COMPTE-RENDU
DE LA REUNION PUBLIQUE
du 09/02/2015, en mairie, intitulée :
« RÉUNION
PUBLIQUE PRESENTATION PROJET DE RENOVATION
EGLISE DES CARMES »
Dimanche 01/02/2015, M Le Maire a fait distribuer à la sortie de l’office dominical en l’église des Carmes un questionnaire surprenant. Les paroissiens étaient invités à donner leur opinion sur le projet de rénovation de « leur » église et à remettre le document dûment signé grâce au stylo fourni, dans l’urne mise à disposition. (Voir document joint ou suivre le lien : https://drive.google.com/file/d/0B2KCVDq4jdQRNFBtS1dROWN1dEU/view).
Ayant été alerté par des paroissiens, car oui on peut
fréquenter la messe et être choqué par la méthode, la rumeur a enflé notamment
sur les réseaux sociaux. Des citoyens ponots lambda ont ainsi décidé de s’inviter
à la réunion d’information qui devait suivre la consultation papier et à
laquelle étaient conviés une
poignée de riverains triés sur le volet.
Le compte-rendu ci-dessous n’est pas un procès-verbal
officiel. Il a été réalisé par une personne présente ce soir-là mais, à titre
indicatif.
Lundi 9 février, 18h10 …
18h15 … On s’est trompé d’heure ? … non, non, c’était
bien à 18h00 …
C’est pas mal aussi d’attendre, on a le temps de lire le document
projeté. Alors … « Présentation publique du 19/02/2015 »
« Eglise des Carmes. Projet de rénovation de la façade occidentale ».
Il doit avoir des choses à faire, il est très occupé …
18h19 Arrivée de Laurent Wauquiez d’un pas dynamique. Regard
panoramique sur l’assistance … Pas tout à fait ce qu’il attendait. Les
paroissiens sont là, les citoyens ponots aussi.
D’office, petit rappel de M Le Maire, nous assistons « à
une réunion de QUARTIER ». Compris ?! Décryptage :
« qu’est-ce que vous foutez-là ? »
L’exposé commence avec à l’appui une belle photo du début du XXème
siècle. La façade de l’église des Carmes est néogothique, elle a 150 ans. Elle
a été construite lors de la création de l’Avenue de la Dentelle. Le reste du
bâtiment, plus ancien, date du XVème. Description de l’état actuel de
l’église : il manque la partie supérieure, les garde-corps, balcons et
pinacles. La façade est très abimée, la brèche volcanique s’effrite. Des filets
de sécurisation ont été posés.
L’objectif de la restauration : restaurer, redonner de
l’esthétique, retrouver les dentelles de pierre, retrouver la construction
initiale.
Bien sûr, la ville aura les subventions de l’état, de la
région, du département et même probablement un mécénat de TOTAL puisque
l’église sert occasionnellement de lieu de concert dans le cadre du festival de
La Chaise-Dieu. Début des travaux estimé, fin de l’année 2015. Les plans sont
prêts. Le chantier devrait durer 9 mois et se dérouler de la manière suivante,
je cite :
1. démolition de la partie haute des tours. La hauteur à
détruire sera déterminée suivant l’état de la structure, et reconstruction à
l’identique (XIXème)
2. réparation de la partie disparue, remontée des pinacles,
des garde-corps et du balcon. Gros travaux à l’intérieur des tours avec
création de dalles pour améliorer la résistance.
Et c’est à ce moment que Laurent Wauquiez commence à nous
expliquer que la restauration de l’église ne serait qu’un point de départ pour
un vaste chantier qui concernerait le square de Lattre de Tassigny, la rive haute
du Dolaizon, le quartier entre le pont des Carmes et l’hôtel Régina qui
retrouverait ses pavés. Laurent Wauquiez veut aussi faire avancer le débat sur
le grand immeuble vacant en face de l’église, aménager une promenade le long du
Dolaizon jusqu’à Vals, créer des espaces verts et un parking en contrebas du
pont de Baccarat. Tous ces travaux ont
pour but de donner une continuité au quartier de la gare qui est en
train de se refaire une beauté. Pour que l’ensemble soit plus sympathique.
Voici toutes les raisons pour lesquelles M Le Maire voulait
nous rencontrer pour avoir notre avis. Et là, on se dit qu’on est venu en
citoyen choqué par une lettre adressée aux seuls paroissiens et on se retrouve
devant Napoléon qui veut envahir la Russie !!!
A ce moment là de la soirée, le « débat » s’ouvre
et des critiques commencent à jaillir :
La « façade d’origine » dont nous parle M Wauquiez
date du XIXème et n’est donc pas d’origine. Il est évident qu’il faut restaurer
mais on peut s’interroger sur la meilleure façon de faire, engager une
réflexion sur le patrimoine, envisager une restauration plus ambitieuse.
L’église est inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques,
ce pourrait être l’occasion de retrouver un vrai parvis, avoir une réflexion
globale sur le plan d’urbanisme.
La réponse de M Wauquiez est caricaturale. Une façade
contemporaine (mais qui demande une façade contemporaine ?) coûterait plus
chère car la ville n’aurait plus d’aides financières, elles sont actuellement à
60% du montant estimé.
Des voix éclatent pour dire leur étonnement quant à la
consultation des seuls paroissiens et pas des ponots. M Wauquiez rétorque
« quand je veux refaire un terrain de foot, je demande aux
footballeurs ». Un débateur essaie d’expliquer que ce doit être une
décision municipale, qu’elle ne peut pas avoir de communication seulement
pendant l’office. M Wauquiez répond qu’il « assume totalement le fait de
consulter les paroissiens » et qu’il doit faire un choix.
Une personne de l’assistance, le prêtre de la paroisse, présente
une étude rendue le 11/06/2004 sur le même thème et qui n’a pas été reprise par
la majorité actuelle. Cette étude émet des réserves sur une façade
contemporaine et détaille les contraintes techniques ; notamment la
présence de l’orgue.
Didier Allibert, élu minoritaire demande une consultation.
Laurent Wauquiez répond « c’est ce que nous sommes en train de faire ».
Non M Wauquiez, vous nous présentez un dossier déjà ficelé pour lequel vous
voulez l’aval des paroissiens. La personne qui projette le dossier sur le
vidéoprojecteur s’exclame « mais il faut tout reprendre au
début ! ». Une consultation préalable aurait effectivement évitée des
pertes de temps et d’énergie.
Dans la salle des voix s’élèvent « vous n’avez pas à
demander l’avis aux paroissiens ». Des rappels à la loi de 1905 fusent.
Notre maire nous explique qu’il a fait de longues études, qu’il connait cette
loi et que nous ferions bien de la réviser, puis de conclure à mi-voix « c’est effrayant ce
soir ». On peut se demander
ce qui est effrayant ? Les habitants de la ville ne veulent pas cautionner
son projet et faire un chèque en blanc sans avoir été consulté ? C’est
vrai qu’au XXIème siècle, c’est effrayant !!!
Finalement, M Wauquiez annonce une consultation élargie mais
d’après lui un concours d’architecte se chiffre entre 100 et 150.000 euros. Didier
Allibert qui est architecte estime quant à lui le prix autour de 30.000 euros.
A ce moment-là dans la salle s’élève d’une voix douce et
calme : « avant de lancer des travaux, il faut consulter les services
compétant de l’Etat. En fonction de l’avis des Bâtiments de France, un chemin
vers lequel s’orienter sera défini ». M Wauquiez n’aurait donc pas
consulté les Bâtiments de France avant de préparer son projet ?! Et là il
conclut en disant qu’il tiendra « compte de l’avis de l’administration
après celui des usagers ».
Laurent Wauquiez au-dessus des
lois ?!
Quelques réflexions sur cette pseudo consultation :
- M Wauquiez
est un homme pressé mais notre temps est aussi précieux que le sien. Arriver à
18h19 est irrespectueux
- Une réunion
affichée comme publique dans le hall de la mairie, qui se transforme en réunion
de quartier et consultation des paroissiens. Oups !
- Cette réunion
n’était pas une consultation mais comme inscrit sur le même panneau dans le
hall une « présentation du projet ». C’est une nuance que M Wauquiez feint
de ne pas saisir.
- Le projet
est bouclé, les travaux sont prévus pour décembre 2015. Une vraie concertation
était-elle prévue ? Le projet pouvait-il être modifié ? Non et re-non !
- M le Maire
déforme les propos des intervenants quand ils ne vont pas dans son sens :
personne n’a demandé ni d’éventrer l’église comme c’était insinué sur le
questionnaire, ni de bâtir une façade contemporaine.
- M le Maire
cherche-t-il à marquer la ville de son empreinte indélébile en rénovant à son goût et sans consultation tous
les bâtiments du Puy ?
- M Wauquiez
s’assoit sur la loi de 1905 en consultant uniquement les paroissiens pendant
l’office pour une décision municipale et s’étonne que ses concitoyens s’en
offusquent.
- Le plus
surprenant à mon avis, est l’absence de consultation de l’architecte des
Bâtiments de France avant de faire réaliser les plans de rénovation de
l’église. Quiconque a essayé de faire des travaux au Puy, ne serait-ce que
changer la couleur de ses volets, sait qu’il doit avoir ce précieux sésame qui
ne souffre aucune négociation ni dérogation.
- Le fait que
M Wauquiez se considère propriétaire de la ville du Puy-En-Velay est un
véritable recul démocratique. Il devrait avoir un peu de respect pour son
histoire et de modestie face à son architecture.
- M Wauquiez
qui, comme on a cru le comprendre, aspire aux plus hautes fonctions de l’état
perd ses nerfs devant une poignée de ponots. Que faut-il craindre s’il doit un
jour négocier avec des Poutine ou Xi Jinping ?
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