« J'apprécie
énormément Zemmour.
Houellebecq est l'un des grands écrivains de notre siècle,
il restera dans les annales. »
Laurent Wauquiez, au magazine Le Point,
le 26
février 2015.
Comme pour tant d’autres sujets, il est encore
temps de faire le bilan sur ce thème après 8 années de gestion par Laurent Wauquiez au Puy-en-Velay, afin de comprendre ce
qu’il pourrait faire à la Région si par malheur il remportait les élections.
La municipalité précédente avait bataillé ferme pour
que la modernisation nécessaire du cinéma ne le condamne à un inévitable exil
périphérique, hideux multiplexe de zone commerciale comme en trop d’endroits.
Faisant feu de tout bois lors de sa première campagne municipale, Laurent
Wauquiez a lutté contre ce projet de maintien en centre ville qui, sacrilège
suprême, condamnait trois arbres et deux places de parking. Ce furent-là ces
principaux arguments. Combien n’en a-t-il pas fait couper depuis, des
arbres ? Mauvaise fois qui refusait de prendre en compte la nécessité de
maintenir cette culture au cœur de la ville, de n’en pas faire un simple
produit de consommation comme un autre.
La municipalité précédente avait restauré le
théâtre municipal, qu’un programmateur intelligent remplissait grâce à une grande
variété de propositions artistiques, gagnant les labellisations (et les
financements qui les accompagnent) « scène régionale » puis « scène
nationale ». Laurent Wauquiez s’empressa de supprimer le poste de
programmateur, perdit immédiatement labels et subventions. Le Directeur
Régional des Affaires Culturelles s’en souvient encore. N'a-t-il pas perdu son
poste pour avoir osé lui rappeler le caractère obligatoire d’un certain nombre
de critères ?
Désormais la programmation municipale propose Galabru
dans quelque chose chaque année et tant d’autres très médiatiques shows :
« Piège à Matignon » ou la femme humoriste d’un ténor de l’U.M.P.
Quand on se réjouit de découvrir « Inconnu à cette adresse », texte grave et fort de Kathrine Kressmann Taylor, on
s’aperçoit vite que ce sera avec Thierry Lhermitte et Patrick Timsit.
Attention, que les choses soient claires. Nous
n’avons rien contre rien ni personne. Il est certainement pertinent que des
vedettes du petit écran jouent aussi des textes classiques que viendront
entendre des gens qui n’y auraient pas eu accès autrement.
Si nous opposons bien une culture exigeante mais
qui doit s’adresser à tous, à une culture de pur divertissement, nous réclamons
un savant dosage entre les deux et non pas l’hégémonie de l’une.
De même, Laurent Wauquiez a imposé ses Nuits de
Saint-Jacques, festival au programme globalement indigent, au détriment des
festivals locaux, installés et avec des propositions artistiques beaucoup plus
riches.
Voir notre dossier à ce sujet :
La notoriété télévisuelle n’est nullement une
qualité artistique. Le nivellement vers le bas, tel que le conçoit et le met en
pratique Laurent Wauquiez au Puy-en-Velay depuis huit ans, n’est que le signe
d’une volonté d’abrutissement, ni plus ni moins. En réalité, la culture doit
être un vecteur d’émancipation, une source de savoirs, une boîte à outil à
appareil critique : tout ce que craint Laurent Wauquiez-le menteur !
La bibliothèque municipale vient enfin d’entrer
dans l’ère informatique. Jusque-là, les postes de consultation du catalogue
appartenaient encore à une génération que les moins de 20 ans ne peuvent pas
connaître : curseur vert sur fond noir !
Le projet de médiathèque de l’ancienne municipalité
est désormais relégué aux oubliettes. Aucun espoir de pouvoir prochainement
emprunter ici CD ou DVD !
Tous les critères (surface, nombre de volumes par
habitant,…) sont ici bien inférieurs aux moyennes nationales. Et les
abonnements presse se réduisent d’année en année. Une misère pour une ville de 18 000 habitants ! Rien à voir
avec Les Silos, maison du livre et de l’affiche, l’extraordinaire équipement de
Chaumont (52) par exemple, ville comparable de 22 000 habitants, équipement exceptionnel,
défendu par le maire, Luc Châtel, de Les Républicains également mais qui n’a
visiblement pas la même conception de la culture que Laurent Wauquiez.
Si on lit bien les déclarations de campagne de Laurent
Wauquiez-le menteur, on peut craindre le pire. Il dénonce insidieusement les
agences satellites qui, selon lui, feraient « doublon avec les services de
la Région ». Lors du premier débat télévisé pour le régionales organisé
par France 3, il a annonçé que s’il arrivait à la tête de la Région, il les
supprimerait, en premier lieu l’A.R.A.L.D.
Quant à ses colistiers de « Sens commun »,
leur conception archaïque de la culture laisse présager le pire !
Il n’est pas inutile de revenir sur la polémique
qu’a lancé, comme il sait si bien le faire, Laurent Wauquiez-le menteur le 16
juin 2014, en déclarant au Figaro que le régime des intermittents est « pervers »
et « inacceptable ». Jeter le discrédit sur un système particulièrement
précaire en assimilant ses bénéficiaires à des profiteurs et des privilégiés,
c’est du pur Wauquiez !
Aucune ambition culturelle pour sa ville. Une
conception populiste et une gestion marchande de la culture : peu importe
le coût si c’est populaire. Pure communication, une fois de plus.
Ça se passe comme ça au Puy-en-Velay !
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