vendredi 21 octobre 2016

UNE COMM’ DE LUXE


On se souvient des nombreuses et lourdes factures de coach* que Laurent Wauquiez a laissées aux ministères qu’il occupa. Sa manie de twitter une exagération bien choisie au moindre drame pour déclencher un buzz, d’envahir les plateaux de télé au moindre faits divers, prouvent qu’il a bien appris ses (chères) leçons.

Depuis qu’il n’est plus maire du Puy-en-Velay, Laurent Wauquiez y est omniprésent. Pas un banc public, ni un lampadaire ne peuvent être inaugurés sans sa présence. Aussi la presse locale regorge-t-elle chaque semaine, encore plus rigoureusement qu’avant, de clichés de l’homme à la parka rouge, bras tendu vers de prometteurs horizons, plan déployé contre le vent, casque de chantier vissé sur le crâne, sans même que soit toujours avancé l’alibi d’un subventionnement régional. On imagine bien que toutes les communes de la nouvelle région ne bénéficient pas de cette faveur. On a beau se prendre pour Superman et s’accorder quelques entraves aux limitations de vitesse, les journées ne compteront jamais que 24 heures.
Alors pourquoi Laurent Wauquiez s’accroche-t-il ainsi à son rocher ? Les habitants du Puy-en-Velay méritent-ils autant d’attention ?

Il veille consciencieusement, on le sait, à se construire une mythologie personnelle quitte à malmener parfois la vérité. Sans doute souhaite-t-il tout d’abord renforcer la légende de ses origines locales (lui qui est né à Lyon et a grandi sous les plafonds dorés du 7ème arrondissement de Paris) et se forger un statut d’élu de terrain, photos à l’appui. C’est ce qu’il assène régulièrement. Soit. À une époque où l’image gouverne et domine tous les discours et toutes les analyses, on peut l’entendre (sans pour autant admettre que ce soit une priorité, n’est-ce pas). Cependant, se pose la question des moyens et les contribuables ont le droit de savoir à quoi servent leurs impôts qui sont ici plus élevés que la moyenne nationale et, d’après le Rapport de la Chambre Régional des Comptes, artificiellement maintenus haut par un tour de passepasse budgétaire, de façon tout à fait injustifiée, pour pouvoir présenter une bonne santé financière. Leurs interrogations sont parfaitement légitimes.

Laurent Wauquiez, a choisi de démissionner de son mandat de maire, sans souhaiter demeurer adjoint ou même tout simplement élu au Conseil Municipal comme la loi l’autorisait. À quel titre, alors, participe-t-il chaque lundi à la réunion en mairie des chefs de services, comme nous l’indiquent des témoignages concordants ?

On se souvient que quelques jours après sa démission le 29 janvier 2016, un courrier à tous les électeurs (donc souvent 2 par famille) a été envoyé aux frais du service communication municipal. Redevenu un citoyen ordinaire, Laurent Wauquiez s’adressait à eux pour les remercier, leur assurer qu’il ne les oublierait pas et blablabla. Essayez donc d’en faire autant et d’apporter un paquet d’enveloppes en mairie !

Est-il normal qu’une à deux personnes soient systématiquement détachées du service communication municipal, dès qu’il pose le pied au Puy, pour le photographier sous tous les angles ?

Est-il normal qu’un studio photo privé développe des clichés après chaque événement afin que le souvenir mémorable de chaque poignée de main soit rigoureusement adressé aux heureux flattés pour immortaliser à tout jamais ce grand moment… au frais du contribuable ?

Est-il normal qu’une double page du dernier magazine municipal soit consacrée aux subventions de la Région ? Comme l’a déclaré très innocemment l’adjointe aux travaux : « 20 millions pour 2 pages de pub, c’est une bonne affaire pour la ville ! ».

Bien évidemment, aucun de ces procédés n’est contestable en soit. Ne faut-il pas se donner les moyens de ses ambitions après tout ? Par contre, il s’agit bel et bien d’argent public, d’une ville dont Laurent Wauquiez n’est très officiellement plus maire depuis janvier !


Hors ces petits arrangements entre amis, nous avions noté et dénoncé combien il savait gérer un budget public à ses fins personnels. Pendant 8 ans, au Puy-en-Velay, en effet, aucune politique structurante pour la cité n’a été mise en place. Chaque projet lancé l’a été dans l’improvisation la plus totale mais avec un grand sens de l’opportunisme et de la mise en scène : du tape à l’œil imposé sans étude préalable ni concertation. Il ne s’agit pas de faire mais de montrer que l’on fait.  Peu importent le coût et les conséquences.

Nos craintes de le voir utiliser les 3 milliards d’euros de budget de la Région pour sa communication personnelle sont malheureusement confirmées. Au lendemain du massacre du Bataclan, en pleine campagne électorale, il avait promis l’installation de portiques de sécurité devant tous les lycées, mesure inappropriée voire dangereuse et avant tout électoraliste qui a d’ailleurs rencontré l’hostilité générale et n’a été mise en place que symboliquement dans un ou deux établissements. Peu importe après tout, puisque c’est l’intention qui compte n’est-ce pas et l’opinion s’en souviendra.
Dernier exploit en date, les 130 000 euros accordés à la ville du Puy-en-Velay pour l’accueil du Tour de France, alors que les autres villes étapes de la Région n’auront rien. On peut s’attendre à le voir en boucle sur toutes les chaines. Comme il le dit lui même : au prix d’une minute de pub pendant les retransmissions, c’est donné !

2020 semble bien loin et le sabotage ne fait malheureusement que commencer. 


* Voir à ce propos « LAURENT WAUQUIEZ, PARASITE DE LA SOCIÉTÉ »


1 commentaire:

  1. N'oublie pas, Charlie, que son mentor fait très fort sur le plan de sa communication !!

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