On
se souvient des nombreuses et lourdes factures de coach* que Laurent Wauquiez a
laissées aux ministères qu’il occupa. Sa manie de twitter une exagération bien
choisie au moindre drame pour déclencher un buzz, d’envahir les plateaux de télé
au moindre faits divers, prouvent qu’il a bien appris ses (chères) leçons.
Depuis
qu’il n’est plus maire du Puy-en-Velay, Laurent Wauquiez y est omniprésent. Pas
un banc public, ni un lampadaire ne peuvent être inaugurés sans sa présence.
Aussi la presse locale regorge-t-elle chaque semaine, encore plus
rigoureusement qu’avant, de clichés de l’homme à la parka rouge, bras tendu
vers de prometteurs horizons, plan déployé contre le vent, casque de chantier
vissé sur le crâne, sans même que soit toujours avancé l’alibi d’un
subventionnement régional. On imagine bien que toutes les communes de la
nouvelle région ne bénéficient pas de cette faveur. On a beau se prendre pour
Superman et s’accorder quelques entraves aux limitations de vitesse, les
journées ne compteront jamais que 24 heures.
Alors
pourquoi Laurent Wauquiez s’accroche-t-il ainsi à son rocher ? Les
habitants du Puy-en-Velay méritent-ils autant d’attention ?
Il
veille consciencieusement, on le sait, à se construire une mythologie
personnelle quitte à malmener parfois la vérité. Sans doute souhaite-t-il tout d’abord
renforcer la légende de ses origines locales (lui qui est né à Lyon et a grandi
sous les plafonds dorés du 7ème arrondissement de Paris) et se
forger un statut d’élu de terrain, photos à l’appui. C’est ce qu’il assène
régulièrement. Soit. À une époque où l’image gouverne et domine tous les
discours et toutes les analyses, on peut l’entendre (sans pour autant admettre
que ce soit une priorité, n’est-ce pas). Cependant, se pose la question des
moyens et les contribuables ont le droit de savoir à quoi servent leurs impôts
qui sont ici plus élevés que la moyenne nationale et, d’après le Rapport de la
Chambre Régional des Comptes, artificiellement maintenus haut par un tour de
passepasse budgétaire, de façon tout à fait injustifiée, pour pouvoir présenter
une bonne santé financière. Leurs interrogations sont parfaitement légitimes.
Laurent
Wauquiez, a choisi de démissionner de son mandat de maire, sans souhaiter
demeurer adjoint ou même tout simplement élu au Conseil Municipal comme la loi
l’autorisait. À quel titre, alors, participe-t-il chaque lundi à la réunion en
mairie des chefs de services, comme nous l’indiquent des témoignages
concordants ?
On
se souvient que quelques jours après sa démission le 29 janvier 2016, un
courrier à tous les électeurs (donc souvent 2 par famille) a été envoyé aux
frais du service communication municipal. Redevenu un citoyen ordinaire,
Laurent Wauquiez s’adressait à eux pour les remercier, leur assurer qu’il ne
les oublierait pas et blablabla. Essayez donc d’en faire autant et d’apporter un
paquet d’enveloppes en mairie !
Est-il
normal qu’une à deux personnes soient systématiquement détachées du service
communication municipal, dès qu’il pose le pied au Puy, pour le photographier
sous tous les angles ?
Est-il
normal qu’un studio photo privé développe des clichés après chaque événement
afin que le souvenir mémorable de chaque poignée de main soit rigoureusement
adressé aux heureux flattés pour immortaliser à tout jamais ce grand moment… au
frais du contribuable ?
Est-il
normal qu’une double page du dernier magazine municipal soit consacrée aux
subventions de la Région ? Comme l’a déclaré très innocemment l’adjointe
aux travaux : « 20 millions pour 2 pages de pub, c’est une bonne
affaire pour la ville ! ».
Bien
évidemment, aucun de ces procédés n’est contestable en soit. Ne faut-il pas se
donner les moyens de ses ambitions après tout ? Par contre, il s’agit bel
et bien d’argent public, d’une ville dont Laurent Wauquiez n’est très
officiellement plus maire depuis janvier !
Hors
ces petits arrangements entre amis, nous avions noté et dénoncé combien il
savait gérer un budget public à ses fins personnels. Pendant 8 ans, au
Puy-en-Velay, en effet, aucune politique structurante pour la cité n’a été mise
en place. Chaque projet lancé l’a été dans l’improvisation la plus totale mais
avec un grand sens de l’opportunisme et de la mise en scène : du tape à
l’œil imposé sans étude préalable ni concertation. Il ne s’agit pas de faire
mais de montrer que l’on fait. Peu
importent le coût et les conséquences.
Nos
craintes de le voir utiliser les 3 milliards d’euros de budget de la Région
pour sa communication personnelle sont malheureusement confirmées. Au lendemain
du massacre du Bataclan, en pleine campagne électorale, il avait promis
l’installation de portiques de sécurité devant tous les lycées, mesure
inappropriée voire dangereuse et avant tout électoraliste qui a d’ailleurs
rencontré l’hostilité générale et n’a été mise en place que symboliquement dans
un ou deux établissements. Peu importe après tout, puisque c’est l’intention
qui compte n’est-ce pas et l’opinion s’en souviendra.
Dernier
exploit en date, les 130 000 euros accordés à la ville du Puy-en-Velay pour
l’accueil du Tour de France, alors que les autres villes étapes de la Région
n’auront rien. On peut s’attendre à le voir en boucle sur toutes les chaines.
Comme il le dit lui même : au prix d’une minute de pub pendant les
retransmissions, c’est donné !
2020
semble bien loin et le sabotage ne fait malheureusement que commencer.
N'oublie pas, Charlie, que son mentor fait très fort sur le plan de sa communication !!
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